KETOCONAZOLE ESTEVE 200 mg, comprimé, boîte de 6 plaquettes thermoformées de 10

Dernière révision : 04/04/2025

Taux de TVA : 2.1%

Prix de vente : 613,26 €

Taux remboursement SS : 65%

Base remboursement SS : 613,26 €

Laboratoire exploitant : ESTEVE RD FRANCE SAS

Source : Base Claude Bernard

Ketoconazole Esteve est indiqué dans le traitement du syndrome de Cushing endogène chez les adultes et les adolescents âgés de plus de 12 ans.

  • Hypersensibilité à la substance active, ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Liste des excipients ;
  • Hypersensibilité à tout médicament antifongique dérivé de l'imidazole ;
  • Maladie aiguë ou chronique du foie et/ou si le taux des enzymes hépatiques avant le traitement est à 2 fois au-dessus de la limite supérieure de la normale (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Mises en garde spéciales et précautions d'emploi) ; - Grossesse (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement) ;
  • Allaitement (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement) ;
  • Prolongation congénitale ou acquise de l'intervalle QTc, documentée ;
  • Prise concomitante avec les médicaments suivants, qui peuvent interagir et entraîner des effets indésirables potentiellement menaçants pour le pronostic vital (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions) :
    • Les inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase métabolisés par le CYP3A4 (par ex. simvastatine, atorvastatine et lovastatine) en raison du risque de toxicité musculaire, y compris la rhabdomyolyse ;
    • L'éplérénone, en raison du risque accru d'hyperkaliémie et d'hypotension ;
    • Les substances qui peuvent avoir une augmentation de leurs concentrations plasmatiques et un risque d'induire une prolongation de l'intervalle QT : méthadone, disopyramide, quinidine, dronédarone, pimozide, sertindole, saquinavir (saquinavir/ritonavir 1000/100 mg bid), ranolazine, mizolastine, halofantrine ;
    • Le dabigatran, en raison de l'augmentation du risque de saignement ;
    • Le triazolam, le midazolam oral et l'alprazolam, en raison d'un potentiel de sédation prolongée ou augmentée et d'une dépression respiratoire ;
    • Les alcaloïdes de l'ergot de seigle (par ex. dihydroergotamine, ergométrine (ergonovine), ergotamine et méthylergométrine (méthylergonovine), en raison du risque accru d'ergotisme et d'autres effets indésirables vasospastiques graves ;
    • La lurasidone ;
    • La quétiapine, en raison d'un risque accru de toxicité ;
    • La télithromycine et la clarithromycine, chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère, en raison d'un risque accru d'hépatotoxicité et de prolongation de l'intervalle QT ;
    • La félodipine, la nisoldipine, en raison d'un risque accru d'œdème et d'insuffisance cardiaque congestive ;
    • La colchicine, chez les patients atteints d'insuffisance rénale, en raison d'un risque accru d'effets indésirables sévères ;
    • L'irinotécan, en raison d'une modification du métabolisme de ce médicament ;
    • L'évérolimus, le sirolimus (également connu sous le nom de rapamycine), en raison d'une augmentation des concentrations plasmatiques de ces médicaments ;
    • Le vardénafil, chez les hommes âgés de plus de 75 ans, en raison d'un risque accru d'effets indésirables ;
    • Le paritaprévir/ombitasvir (ritonavir), en raison d'un risque accru d'événements indésirables ; o La fésotérodine et la solifénacine chez les patients atteints d'insuffisance rénale ;
    • Le tolvaptan, utilisé pour le traitement d'une maladie spécifique dénommée « syndrome de sécrétion inappropriée de l'hormone antidiurétique ».

La liste ci-dessus n'est pas une liste exhaustive des composés qui peuvent interagir avec le kétoconazole et entraîner des réactions potentiellement menaçantes pour le pronostic vital.

Contrôle de la fonction hépatique

Les enzymes hépatiques doivent être contrôlées chez tous les patients sous kétoconazole. En raison d'un risque de toxicité hépatique grave, un suivi étroit des patients est nécessaire (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Contrôle du fonctionnement des glandes surrénales

La fonction surrénalienne doit être suivie à intervalles réguliers dans la mesure où une insuffisance surrénale peut survenir pendant le traitement dans certaines situations de déficience relative en cortisol, du fait d'une demande accrue en glucocorticoïdes (par ex. en cas de stress, chirurgie ou infection), et/ou en cas de surdosage par le kétoconazole (pour les patients traités par un schéma thérapeutique « inhibition seule ») ou d'insuffisance du traitement glucocorticoïde substitutif (pour les patients sous schéma thérapeutique « inhibition-et-remplacement »). Le cortisol sérique ou plasmatique et/ou le cortisol salivaire et/ou les taux de cortisol libre urinaire seront contrôlés au minimum dans la semaine suivant l'initiation du kétoconazole et périodiquement par la suite. Lorsque les taux de cortisol libre urinaire/sérique/plasmatique sont normalisés ou proches de la cible et que la dose efficace de kétoconazole est établie, le contrôle peut être réalisé tous les 3 à 6 mois (voir rubrique Posologie et mode d'administration pour l'adaptation de la dose en cas d'insuffisance surrénale).

Tous les patients doivent être surveillés et informés des signes et symptômes associés à l'hypocortisolisme (par ex. faiblesse, fatigue, anorexie, nausées, vomissements, perte de poids, hypotension, hyponatrémie, hyperkaliémie et/ou hypoglycémie).

Si les symptômes cliniques évoquent une insuffisance surrénale, les taux de cortisol doivent être mesurés et le kétoconazole sera temporairement arrêté ou la dose réduite et, le cas échéant, un traitement de substitution par glucocorticoïde sera initié. Le kétoconazole peut être réintroduit par la suite, à une dose inférieure (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Schéma thérapeutique « inhibition-et-remplacement »

Il faut éduquer les patients traités par schéma inhibition-et-remplacement à adapter leur dose de traitement glucocorticoïde substitutif en conditions de stress (voir rubrique Posologie et mode d'administration). En outre, ils doivent recevoir une carte de soins d'urgence et être équipés d'une trousse de glucocorticoïde d'urgence.

Contrôle de l'intervalle QTc

Un contrôle visant à détecter tout effet sur l'intervalle QTc est conseillé. Un ECG doit être réalisé :

  • Avant le début du traitement par le kétoconazole - Dans la semaine consécutive au début du traitement - Par la suite, conformément aux indications cliniques.

En cas de co-administration d'un médicament connu pour augmenter l'intervalle QTc (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions), un contrôle par ECG est recommandé.

Contraception

Les femmes doivent être informées sur les méthodes de prévention de la grossesse. Au minimum, les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode contraceptive efficace (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement).

Diminution de l'acidité gastrique

L'absorption est altérée lorsque l'acidité gastrique diminue. Des médicaments neutralisant l'acide (par ex. l'hydroxyde d'aluminium) ne doivent pas être administrés pendant au moins 2 heures suivant la prise de kétoconazole. Chez les patients avec achlorhydrie, tels que certains patients atteints du SIDA et les patients sous anti-acides (par ex. H2-antagonistes, inhibiteurs de la pompe à protons), il est conseillé d'administrer le kétoconazole avec une boisson acidulée, par ex. des boissons à base de cola, jus d'orange.

Si des anti-acides sont ajoutés ou retirés, la dose de kétoconazole doit alors être adaptée à nouveau en fonction des taux de cortisol.

Interaction potentielle avec des médicaments

Le kétoconazole a un haut potentiel d'interactions médicamenteuses cliniquement importantes.

Le kétoconazole est principalement métabolisé par l'intermédiaire de CYP3A4. La co-administration d'inducteurs enzymatiques importants du CYP3A4 peut réduire la biodisponibilité du kétoconazole. Un examen des médicaments concomitants doit être réalisé lors de l'initiation du traitement par le kétoconazole dans la mesure où le kétoconazole est un puissant inhibiteur du CYP3A4. La rubrique du RCP traitant des produits utilisés de manière concomitante doit être consultée quant aux recommandations concernant la coadministration avec de puissants inhibiteurs du CYP3A4.

Le kétoconazole est un puissant inhibiteur du CYP3A4 : l'inhibition du CYP3A4 par le kétoconazole peut augmenter l'exposition des patients à un certain nombre de médicaments qui sont métabolisés par l'intermédiaire de ce système enzymatique (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Le kétoconazole est également un puissant inhibiteur de la P-glycoprotéine : l'inhibition de la P-gp par le kétoconazole peut augmenter l'exposition des patients à des médicaments qui sont des substrats de la P-gp (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Les substrats métabolisés par l'isoenzyme CYP3A4 et/ou et les substrats de la P-gp entraînant un allongement de l'intervalle QT peuvent être contre-indiqués ou ne pas être recommandés en fonction de l'effet observé ou attendu du kétoconazole (par ex., entraînant une augmentation de la concentration plasmatique, de l'AUC, ou de la Cmax des médicaments) et des marges thérapeutiques connues de ces médicaments. Certaines associations peuvent entraîner une aggravation du risque de tachyarythmies ventriculaires, notamment la survenue de torsades de pointes, une arythmie potentiellement fatale (voir Tableau 1 Interactions et recommandations pour la co-administration, rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Utilisation avec des médicaments hépatotoxiques

La co-administration du kétoconazole et d'autres médicaments connus pour leur effet potentiellement hépatotoxique (par ex. paracétamol) n'est pas recommandée dans la mesure où l'association des deux peut entraîner un risque accru de lésions du foie.

Utilisation avec le pasiréotide

La co-administration de Ketoconazole Esteve et de pasiréotide n'est pas recommandée dans la mesure où l'association des deux peut entraîner une prolongation de l'intervalle QT chez les patients ayant des troubles du rythme cardiaque (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Coexistence de maladies inflammatoires/auto-immunes

L'exacerbation ou le développement de maladies inflammatoires/auto-immunes ont été décrits après rémission du syndrome de Cushing, y compris après un traitement par kétoconazole. Les patients atteints à la fois de syndrome de Cushing et de maladies inflammatoires/auto-immunes doivent être surveillés après la normalisation des taux de cortisol sous kétoconazole.

Alcool

Il faut conseiller aux patients de ne pas consommer d'alcool pendant le traitement (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Mise en garde concernant les excipients

Ce médicament contient du lactose.

Les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.

Résumé du profil de sécurité

Les effets indésirables les plus fréquents sont l'insuffisance surrénale, les nausées, les vomissements, les douleurs abdominales, la diarrhée, le prurit, les éruptions cutanées et l'augmentation des enzymes hépatiques.

L'effet indésirable le plus sévère est l'hépatotoxicité, essentiellement sous forme de toxicité hépatocellulaire aiguë, mais qui peut également entraîner une maladie cholestatique ou une toxicité de type mixte. L'ASAT, l'ALAT, gamma GT, la bilirubine et la phosphatase alcaline doivent être contrôlées à intervalles fréquents lors du traitement (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Tableau récapitulatif des effets indésirables

La sécurité de kétoconazole a été évaluée en se basant sur les articles publiés et sur l'utilisation du kétoconazole comme traitement antifongique.

Les effets indésirables énumérés ci-après dans le tableau 2 sont classés par classes de systèmes d'organes. Les groupes de fréquence sont définis conformément à la convention suivante : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à <1/10), peu fréquent (≥ 1/1000 à < 1/100), rare (≥ 1/10000 à < 1/1000), très rare (< 1/10000) et fréquence indéterminée : ne peut être estimée sur la base des données disponibles.

Dans chacun des groupes de fréquence, les effets indésirables sont présentés selon un ordre décroissant de gravité.

Tableau 2 : Incidence des effets indésirables et des anomalies biologiques marquées, rapportés dans la littérature chez des patients adultes et adolescents

Classe de systèmes d'organes

Fréquence

Effets indésirables

Affections hématologiques et du système lymphatique

Peu fréquent

Thrombocytopénie

Affections du système immunitaire

Peu fréquent

Troubles allergiques, y compris un choc anaphylactique, une réaction anaphylactoïde et une réaction anaphylactique et angio-œdème

Affections endocriniennes

Fréquent

Insuffisance surrénale

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Indéterminé

Intolérance à l'alcool, anorexie, augmentation de l'appétit

Affections psychiatriques

Indéterminé

Insomnie, nervosité

Affections du

système nerveux

Peu fréquent

Céphalées, vertiges, somnolence

Indéterminé

Pression intracrânienne accrue (œdème papillaire, fontanelle bombée), paresthésie

Affections oculaires

Indéterminé

Photophobie

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Indéterminé

Épistaxis

Affections gastrointestinales

Fréquent

Nausées, douleurs abdominales, vomissements, diarrhée.

Indéterminé

Dyspepsie, flatulence, décoloration de la langue, bouche sèche, dysgueusie

Affections hépatobiliaires

Très fréquent

Examens de la fonction hépatique anormaux

Rare

Hépatotoxicité grave, y compris jaunisse, hépatite, nécrose hépatique, cirrhose hépatique, insuffisance hépatique y compris des cas nécessitant une greffe ou entraînant la mort.

Affections de la peau et du tissu souscutané

Fréquent

Prurit, éruption cutanée

Peu fréquent

Urticaire, alopécie

Indéterminé

Photosensibilité, érythème multiforme, dermatite, érythème, xérodermie

Affections musculosquelettiques et systémiques

Indéterminé

Myalgie, arthralgie

Affections des organes de reproduction et du sein

Indéterminé

Troubles menstruels, azoospermie, dysfonctionnement érectile, gynécomastie

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Peu fréquent

Asthénie

Très rare

Pyrexie

Indéterminé

Œdème périphérique, malaise, bouffées de chaleur

Investigations

Très fréquent

Augmentation des enzymes hépatiques

Peu fréquent

Diminution plaquettaire

Indéterminé

Diminution temporaire des concentrations de testostérone

Description des effets indésirables sélectionnés

Hépatotoxicité

La toxicité hépatique grave due au traitement par kétoconazole est rare (1/15000). Des lésions hépatocellulaires aiguës ont principalement été observées, tout comme les lésions cholestatiques ou une toxicité de type mixte. Des cas fatals ont été rapportés particulièrement lorsque le traitement est poursuivi en dépit de l'élévation enzymatique du foie. Des augmentations des enzymes hépatiques (5N et > 5N) ont été observées chez ~13,5% et ~2,5% des patients, se produisant respectivement au cours des six premiers mois du traitement. Les taux d'enzymes hépatiques sont redevenus normaux en 2 à 12 semaines après une diminution de la dose ou un arrêt du kétoconazole. L'hépatotoxicité ne semble pas être dose-dépendante. Tous les facteurs potentiels associés à l'hépatotoxicité et les taux anormaux d'enzymes hépatiques détectés avant l'initiation du kétoconazole doivent être pris en compte avant d'envisager un traitement par le kétoconazole. Le kétoconazole ne doit pas être administré lorsque les enzymes hépatiques sont plus élevés que 2 fois la limite normale supérieure ou en association avec d'autres médicaments hépatotoxiques. Le contrôle des enzymes hépatiques doit être réalisé une fois par semaine pendant le premier mois du traitement, puis une fois par mois pendant 6 mois. Si une augmentation des enzymes hépatiques est détectée et qu'elle est inférieure à 3 fois la limite normale supérieure, un contrôle plus étroit de la fonction hépatique sera réalisé et la dose quotidienne sera diminuée d'au moins 200 mg. Si une augmentation des taux enzymatiques du foie est supérieure à 3 fois la limite normale supérieure, le kétoconazole doit être arrêté immédiatement et ne sera pas réintroduit en raison du risque de toxicité hépatique grave.

Insuffisance surrénale

Une insuffisance surrénale peut survenir chez les patients sous kétoconazole sans substitution corticostéroïde (schéma bloc-seul) ou si la thérapie de remplacement des glucocorticoïdes est insuffisante (pour les patients traités par schéma bloc-et-remplacement). Contrôler et expliquer aux patients les signes et les symptômes associés à l'hypocortisolisme (par ex. faiblesse, fatigue, anorexie, nausées, vomissements, hypotension, hyperkaliémie, hyponatrémie, hyperkaliémie ou hypoglycémie). L'insuffisance surrénale peut être détectée par des bilans cliniques périodiques et par le contrôle des taux plasmatique/sérique ou salivaire du cortisol. En cas d'insuffisance surrénale, le traitement par Ketoconazole Esteve sera temporairement suspendu ou la dose réduite et, si nécessaire, complété par une corticothérapie de substitution.

Population pédiatrique

La fréquence d'hépatotoxicité pourrait être plus élevée chez les adolescents que chez les adultes. Dans la littérature, parmi 24 patients pédiatriques traités par kétoconazole, deux d'entre eux ont développé une hépatotoxicité sévère. Une adolescente de 14 ans, qui avait été traitée pour la maladie de Cushing par kétoconazole 200 mg deux fois par jour, a présenté, un mois plus tard, une jaunisse, une anorexie avec fièvre, des nausées et des vomissements. Le kétoconazole a été interrompu mais son état s'est rapidement détérioré et elle est décédée. Une adolescente de 17 ans a été traitée par kétoconazole à raison de 1 200 mg/jour pour un carcinome surrénalien avec métastases hépatiques et a démontré des examens modifiés de la fonction hépatique après 22 jours. Après l'arrêt du kétoconazole, les enzymes hépatiques sont retournées à leur taux normal en 3 semaines (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration - voir Annexe V.

AVANT TRAITEMENT :
- Réaliser un dosage des ALAT/ASAT, des phosphatases alcalines, des GGT et de la bilirubine totale.
- Réaliser un ECG.
- Informer les patients du risque d'hépatotoxicité, y compris d'arrêter le traitement et de contacter immédiatement leur médecin s'ils se sentent mal ou si des symptômes apparaissent, comme l'anorexie, les nausées, les vomissements, la fatigue, la jaunisse, des douleurs abdominales ou des urines foncées. Si tel est le cas, le traitement doit être arrêté immédiatement et des analyses de la fonction hépatique doivent être réalisées.

- Informer les patients des signes et symptômes associés à l'hypocortisolisme.

AU COURS de TRAITEMENT :
- Réaliser un ECG dans la semaine qui suit l'initiation du traitement puis par la suite, conformément aux indications cliniques.
-
Faire un dosage du cortisol plasmatique et/ou sérique et/ou salivaire :
. . dans la semaine après initiation du traitement,
. puis, une fois la dose efficace trouvée, espacer ces dosages tous les 3 à 6 mois.

- Réaliser un dosage des ALAT/ASAT, des phosphatases alcalines, des GGT et de la bilirubine totale :
. une fois par semaine pendant un mois, après l'initiation du traitement,

. puis, une fois par mois pendant 6 mois,

. une fois par semaine pendant un mois, chaque fois que la dose est augmentée.


ARRETER LE TRAITEMENT ET PREVENIR IMMEDIATEMENT LE MEDECIN en cas de :
- céphalées sévères de longue durée ou vision trouble,
- manque d'appétit sévère (anorexie),
- perte de poids,
- nausées ou vomissements,
- fatigue inhabituelle ou fièvre,
- douleurs d'estomac,
- faiblesse musculaire,
- jaunissement de la peau ou du blanc des yeux,
- urines inhabituellement foncées ou selles molles,
- d'hypotension.
CONTACTER IMMEDIATEMENT LE MEDECIN en cas de palpitations ou de battements de coeur irréguliers.
EVITER la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.

PRUDENCE en cas de conduite de véhicules ou d'utilisation de machines (étourdissements, somnolence).
Les femmes en âge d'avoir des enfants doivent utiliser une METHODE CONTRACEPTIVE efficace.

Grossesse

Il n'existe pas de données ou il existe des données limitées sur l'utilisation de kétoconazole chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité préclinique). Des données précliniques montrent que kétoconazole traverse le placenta et est tératogène. Le kétoconazole est contre-indiqué pendant la grossesse et il ne doit pas être utilisé chez les femmes capables de procréer qui n'utilisent pas de méthode efficace de contraception (voir rubrique Contre-indications).

Allaitement

Étant donné que le kétoconazole est excrété dans le lait maternel, les mères sous traitement ne doivent pas allaiter leur bébé pendant leur traitement par Ketoconazole Esteve (voir rubrique Contre-indications).

Fertilité

Des études chez des animaux ont démontré des effets sur les paramètres reproducteurs des mâles et des femelles (voir rubrique Données de sécurité préclinique).

Traitement concomitant avec des médicaments contre-indiqués pendant le traitement par le kétoconazole et entraînant des effets indésirables pouvant engager le pronostic vital :

  • Les inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase métabolisés par le CYP3A4 (par ex. simvastatine, atorvastatine et lovastatine) en raison du risque de toxicité musculaire, y compris la rhabdomyolyse ;
  • L'éplérénone, en raison du risque accru d'hyperkaliémie et d'hypotension ;
  • Les substances qui peuvent avoir une augmentation de leurs concentrations plasmatiques et un risque d'induire une prolongation de l'intervalle QT : méthadone, disopyramide, quinidine, dronédarone, pimozide, sertindole, saquinavir (saquinavir/ritonavir 1000/100 mg bid), ranolazine, mizolastine, halofantrine ;
  • Le dabigatran, en raison de l'augmentation du risque de saignement ;
  • Le triazolam, le midazolam oral et l'alprazolam, en raison d'un potentiel de sédation prolongée ou augmentée et d'une dépression respiratoire ;
  • Les alcaloïdes de l'ergot de seigle (par ex. dihydroergotamine, ergométrine (ergonovine), ergotamine et méthylergométrine (méthylergonovine), en raison du risque accru d'ergotisme et d'autres effets indésirables vasospastiques graves ;
  • La lurasidone ; o La quétiapine, en raison d'un risque accru de toxicité ;
  • La télithromycine et la clarithromycine, chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère, en raison d'un risque accru d'hépatotoxicité et de prolongation de l'intervalle QT ;
  • La félodipine, la nisoldipine, en raison d'un risque accru d'œdème et d'insuffisance cardiaque congestive ;
  • La colchicine, chez les patients atteints d'insuffisance rénale, en raison d'un risque accru d'effets indésirables sévères ;
  • L'irinotécan, en raison d'une modification du métabolisme de ce médicament ;
  • L'évérolimus, le sirolimus (également connu sous le nom de rapamycine), en raison d'une augmentation des concentrations plasmatiques de ces médicaments ;
  • Le vardénafil, chez les hommes âgés de plus de 75 ans, en raison d'un risque accru d'effets indésirables ;
  • Le paritaprévir/ombitasvir (ritonavir), en raison d'un risque accru d'événements indésirables ; o La fésotérodine et la solifénacine chez les patients atteints d'insuffisance rénale ;
  • Le tolvaptan, utilisé pour le traitement d'une maladie spécifique dénommée « syndrome de sécrétion inappropriée de l'hormone antidiurétique ».

La liste ci-dessus n'est pas une liste exhaustive des composés qui peuvent interagir avec le kétoconazole et entraîner des réactions potentiellement menaçantes pour le pronostic vital.

Médicaments affectant l'absorption du kétoconazole

Les médicaments qui agissent sur l'acidité gastrique altèrent l'absorption du kétoconazole (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Effets d'autres médicaments sur le métabolisme du kétoconazole

Le kétoconazole est principalement métabolisé par le cytochrome CYP3A4.

Les inducteurs enzymatiques tels que rifampicine, rifabutine, carbamazépine, isoniazide, névirapine, mitotane et phénytoïne peuvent réduire considérablement la biodisponibilité de kétoconazole. L'utilisation du kétoconazole avec de puissants inducteurs enzymatiques n'est pas recommandée.

Les puissants inhibiteurs du CYP3A4 (par ex. des antiviraux tels que ritonavir, darunavir renforcé par ritonavir et fosamprenavir renforcé par ritonavir) peuvent augmenter la biodisponibilité du kétoconazole ; ces médicaments doivent être utilisés avec prudence lorsqu'ils sont co-administrés avec le kétoconazole et les patients doivent être étroitement surveillés pour détecter tous signes et symptômes éventuels d'insuffisance surrénale. La dose de kétoconazole doit être adaptée en conséquence.

Effets du kétoconazole sur le métabolisme des autres médicaments

  • Le kétoconazole est un puissant inhibiteur du CYP3A4 et peut inhiber le métabolisme de médicaments métabolisés par cette enzyme. Ceci peut entraîner une augmentation et/ou une prolongation de leurs effets, y compris des effets indésirables.
  • Les données in vitro indiquent que le kétoconazole est un inhibiteur de l'isoenzyme CYP1A2 et qu'il n'inhibe pas de manière significative les isoenzymes CYP2A6 et 2E1. À des concentrations cliniquement significatives, l'inhibition des isoenzymes CYP2B6, 2C9/C8, 2C19 et 2D6 par le kétoconazole ne peut pas être exclue.
  • Le kétoconazole peut inhiber le transport des médicaments par la P-gp, ce qui peut entraîner une concentration plasmatique accrue de ces médicaments.
  • Le kétoconazole inhibe la protéine de résistance du cancer du sein (BCRP, pour Breast Cancer Resistance Protein) dans les études in vitro. Les données de l'inhibition indiquent qu'un risque d'interaction avec des substrats de la BCRP ne peut pas être exclu au niveau systémique à des doses très élevées de kétoconazole. Toutefois, le kétoconazole peut être un inhibiteur de la BCRP au niveau intestinal à des concentrations cliniquement pertinentes. Compte tenu de l'absorption rapide du kétoconazole, l'ingestion de substrats de la BCRP doit être différée de 2 heures après la prise de kétoconazole.

Tableau 1 Interactions et recommandations pour la co-administration.

Les interactions entre le kétoconazole et d'autres médicaments sont récapitulées dans le tableau ci-dessous (l'augmentation est indiquée par « ↑ », la diminution par « ↓ » et pas de changement par « ↔ »). Les taux d'interaction mentionnés ci-dessous ne sont pas des valeurs absolues et peuvent dépendre de la dose de kétoconazole administrée, c'est-à-dire que de nombreux résultats sont rapportés suite à une dose de 200 mg de kétoconazole et on peut s'attendre à une interaction plus forte à une dose plus élevée et/ou un intervalle plus court entre les doses. La liste suivante n'est pas une liste exhaustive des interactions entre le kétoconazole et d'autres médicaments.

Médicament par domaine thérapeutique

Effet attendu sur les taux médicamenteux

Recommandation en matière de coadministration

Opioïde analgésique

Méthadone

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de la méthadone

Contre-indication due au risque accru d'événements cardiovasculaires graves, y compris la prolongation QT et torsade de pointes ou dépression respiratoire ou du SNC (voir rubrique Contre-indications).

Buprénorphine par voie IV et sublinguale

Buprénorphine :

ASC : ↑ 1,5 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,7 fois supérieure

Contrôle minutieux.

La dose de buprénorphine doit être adaptée.

Alfentanil, fentanyl

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de l'alfentanil et du fentanyl

Un contrôle minutieux des effets indésirables (dépression respiratoire, sédation) est recommandé. Il peut s'avérer nécessaire de diminuer la dose d'alfentanil et de fentanyl.

Oxycodone

Une ↑ des concentrations plasmatiques d'oxycodone a été observée

Contrôle minutieux.

La dose d'oxycodone peut être adaptée.

Anti-arythmiques

Disopyramide

Quinidine

Dronédarone

Potentielle ↑des concentrations plasmatiques de la disopyramide et de la quinidine

Des doses répétées de 200 mg de kétoconazole quotidiennement ont entraîné une augmentation 17 fois supérieure de l'exposition à la dronédarone.

Contre-indication due au risque d'événements cardiovasculaires graves, y compris la prolongation QT (voir rubrique Contre-indications).

 Digoxine

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de la digoxine

Un contrôle minutieux des taux de digoxine est recommandé.

Anticoagulants et antiplaquettaires

Dabigatran

Dabigatran:

AUC : ↑ 2,6 fois supérieure  

Cmax : ↑2,5 fois supérieure

Contre-indication due à une augmentation du risque de saignement (voir rubrique Contre-indications).

Rivaroxaban

Rivaroxaban :

ASC : ↑ 2,6 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,7 fois supérieure

Non recommandé en raison du risque d'augmentation des saignements.

Apixaban

Apixaban

ASC : ↑ 2 fois supérieure  

Cmax : ↑ 1,6 fois supérieure

Non recommandé à cause de l'augmentation du risque d'hémorragie

Cilostazol

Cilostazol :

ASC : ↑ 2,2 fois supérieure

Contrôle minutieux.

Une dose de cilostazol de 50 mg deux fois par jour est recommandée

L'activité pharmacologique globale du cilostazol augmente de 35% lorsqu'il est co-administré avec le kétoconazole.

en association avec le kétoconazole.

Warfarine et autres médicaments similaires à la coumarine

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de warfarine

Contrôle minutieux.

Rapport international normalisé (INR, pour international normalised ratio) ; contrôle recommandé.

Édoxaban

ASC : ↑ 1,8 fois supérieure  

Cmax : ↑ 1,8 fois supérieure  

La dose d'édoxaban doit être réduite en cas d'utilisation concomitante, veuillez consulter le RCP de l'édoxaban.

Anticonvulsifs

Carbamazépine

Phénytoïne

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de la carbamazépine et de la phénytoïne

Potentielle ↓ des concentrations plasmatiques attendue

(Induction de l'enzyme CYP3A)

Non recommandé.

(Voir également « Effets d'autres médicaments sur le métabolisme de Ketoconazole Esteve »).

Antidiabétiques

Répaglinide

Répaglinide :

ASC : ↑ 1,2 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,2 fois supérieure

Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose de répaglinide peut s'avérer nécessaire.

Saxagliptine

Saxagliptine :

ASC : ↑ 2,5 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,6 fois supérieure

Associée à une diminution des valeurs correspondantes pour le métabolite actif

Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose de saxagliptine peut s'avérer nécessaire.

Tolbutamide

Tolbutamide :

ASC : ↑ 1,7 fois supérieure

Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose du tolbutamide peut s'avérer nécessaire.

Anti-infectieux

Rifabutine

Rifampicine Isoniazid

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de rifabutine. Potentielle ↓ des concentrations plasmatiques de kétoconazole attendue. (Induction de l'enzyme CYP3A)

Non recommandé. (Voir également « Effets des autres médicaments sur le métabolisme de Ketoconazole

Esteve »)

Télithromycine

Clarithromycine

Télithromycine

ASC :↑ 2 fois supérieure  

Cmax : ↑ 1,5 fois supérieure Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de clarithromycine

Non recommandé.

Contre-indication chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère en raison d'un risque de prolongation QT et d'effets hépatiques indésirables graves (voir rubrique Contre-indications)

Isavuconazole

ASC : ↑ 5 fois supérieure  

Cmax : ↑ 1,1 fois supérieure

Non recommandée en raison d'un risque accru d'effets indésirables de l'isavuconazole, veuillez consulter le RCP de l'isavuconazole

Praziquantel

Une ↑ des concentrations plasmatiques de praziquantel a été observée

Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose de praziquantel peut s'avérer nécessaire.

Médicaments anticéphalée

Alcaloïdes de l'ergot de

Potentielle ↑ des concentrations

Contre-indication en raison d'un

Médicament par domaine thérapeutique

Effet attendu sur les taux médicamenteux

Recommandation en matière de coadministration

seigle comme la dihydroergotamine, l'ergométrine (ergonovine), l'ergotamine et la méthylergométrine (méthylergonovine)

plasmatiques d'alcaloïdes de l'ergot de seigle

risque accru d'ergotisme et d'autres effets indésirables vasospastiques graves (voir rubrique Contre-indications).

Élétriptan

Élétriptan :

ASC : ↑ 5,9 fois supérieure

Cmax : ↑ 2,7 fois supérieure

Non recommandé.

Antinéoplasiques

Irinotécan

Irinotécan :

ASC : ↑ 2,1 fois supérieure

Contre-indication en raison d'une altération du métabolisme de ce médicament (voir rubrique Contre-indications).

Sunitinib

Dasatinib

Lapatinib

Nilotinib

Erlotinib

Dabrafénib

Cabozantinib

Sunitinib :

ASC : ↑ 1,5 fois supérieure Cmax : ↑ 1,5 fois supérieure Lapatinib :

ASC : ↑ 3,6 fois supérieure Nilotinib :

ASC : ↑ 3,0 fois supérieure Erlotinib :

ASC : ↑ 1,9 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,7 fois supérieure

Dasatinib

Une ↑ des concentrations plasmatiques

de Dasatinib a été observée

Dabrafénib

ASC : ↑ 1,7 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,3 fois supérieure

Cabozantinib

ASC : ↑ 1,4 fois supérieure Cmax : ↔

Non recommandé en raison du risque d'augmentation de l'exposition à ces médicaments et d'une prolongation QT.

Ibrutinib

Ibrutinib :

ASC : ↑ 24 fois supérieure

Cmax : ↑ 29 fois supérieure

Non recommandé en raison du risque d'augmentation de la toxicité liée à l'ibrutinib.

Crizotinib

Crizotinib

ASC : ↑ 3;2 fois supérieure Cmax : ↑ 1;4 fois supérieure

Non recommandé en raison du risque d'allongement de l'intervalle QT et d'effets secondaires hépatiques graves.

Surveillance de l'allongement de l'intervalle QT en cas d'utilisation concomitante.

Bortézomib

Busulfan

Docétaxel

Imatinib

Cabazitaxel

Bortézomib :

ASC : ↑ 1,4 fois supérieure Imatinib :

ASC : ↑ 1,4 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,3 fois supérieure

Une ↑ des concentrations plasmatiques

de docétaxel a été observée Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de busulfan

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de chacun des médicaments peut s'avérer nécessaire.

Cabazitaxel

ASC : ↑ 1,3 fois supérieure

Paclitaxel

Paclitaxel :

Aucun changement de la concentration plasmatique n'a été observé avec le concentré de paclitaxel. Aucune étude n'a été réalisée avec les nanoparticules liées à l'albumine.

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de paclitaxel peut s'avérer nécessaire.

Vincristine, vinblastine

(vinca-alcaloïdes)

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques des vinca- alcaloïdes

Contrôle minutieux car elles peuvent causer une survenue précoce et/ou une gravité accrue des effets indésirables.

Antipsychotiques, anxiolytiques et hypnotiques

Triazolam

Alprazolam

Midazolam oral

ASC : une ↑ a été observée

Cmax : ↑ a été observée

Contre-indication en raison du risque de sédation prolongée ou accrue et de dépression respiratoire (voir rubrique Contre-indications).

Lurasidone

Lurasidone :

ASC : ↑ 9 fois supérieure

Cmax : ↑ 6 fois supérieure

Contre-indication en raison du risque accru d'effets indésirables (voir rubrique Contre-indications).

Pimozide

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de pimozide.

Contre-indication en raison du risque d'effets cardiovasculaires graves, y compris d'une prolongation QT (voir rubrique Contre-indications).

Sertindole

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de sertindole.

Contre-indication en raison du risque de prolongation QT (voir rubrique Contre-indications).

Quétiapine

Quétiapine

ASC : ↑ 6,2 fois supérieure

Cmax : ↑ 3,4 fois supérieure

Contre-indication car la toxicité liée à la quétiapine pourrait augmenter (voir rubrique Contre-indications).

Halopéridol

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques d'halopéridol.

Non recommandé en raison du risque de prolongation QT et de symptômes extrapyramidaux. Il peut s'avérer nécessaire de réduire la dose d'halopéridol.

Réboxétine

Réboxétine

ASC : ↑ 1,5 fois supérieure des deux énantiomères

Non recommandé en raison de la marge thérapeutique étroite de la réboxétine.

Midazolam IV

Midazolam :

ASC : ↑ 1,6 fois supérieure

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de Midazolam IV peut s'avérer nécessaire.

Buspirone

Potentielle ↑ des concentrations

plasmatiques de buspirone

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de buspirone peut s'avérer nécessaire.

Aripiprazole

Aripiprazole

ASC : ↑ 1,6 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,4 fois supérieure

Contrôle minutieux.

La dose d'aripiprazole doit être diminuée de moitié environ par rapport à la dose prescrite.

Rispéridone

Potentielle ↑ de l'ASC de la rispéridone :

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de

rispéridone peut s'avérer nécessaire.

Produits antiviraux

Saquinavir

(saquinavir/ritonavir

1000/100 mg bid)

Saquinavir :

ASC : ↔

Cmax : ↔

Kétoconazole

ASC : ↑ 2,7 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,5 fois supérieure

(Inhibition de l'enzyme CYP3A4 par ritonavir)

Contre-indication en raison du risque de prolongation QT (voir rubrique Contre-indications).

Paritaprévir/ombitasvir (ritonavir)

Paritaprévir :

ASC : ↑ 2,2 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,7 fois supérieure

Ombitasvir :

ASC : ↑ 1,3 fois supérieure

Cmax : ↔

Kétoconazole :

ASC : ↑ 2,1 fois supérieure Cmax : ↑ 1,1 fois supérieure

t1/2 : ↑ 4 fois supérieure

Contre-indication en raison du risque accru d'effets secondaires (voir rubrique Contre-indications).

Névirapine

Kétoconazole :

ASC : ↓ 0,28 fois supérieure

Cmax : ↓ 0,56 fois supérieure

Névirapine : taux plasmatiques : ↑ 1,15 à 1,28 fois supérieure par rapport aux contrôles historiques

(Induction de l'enzyme CYP3A)

Non recommandé

Maraviroc

Maraviroc :

ASC : ↑ 5 fois supérieure

Cmax : ↑ 3,4 fois supérieure

Contrôle minutieux.

La dose de maraviroc doit être réduite à 150 mg deux fois par jour.

Indinavir

Indinavir (600 mg TID) :

ASC = 0,8 fois supérieure

Cmin : ↑ 1,3 fois supérieure

(Concerne l'indinavir 800 mg TID seul)

Contrôle minutieux. Il faut envisager de réduire la dose d'indinavir à 600 mg toutes les 8 heures.

Ritonavir

Kétoconazole :

ASC : ↑ 3,4 fois supérieure  

Cmax : ↑ 1,6 fois supérieure

(Inhibition de l'enzyme CYP3A4)

Une réduction de la dose de kétoconazole doit être envisagée quand co-administré avec ritonavir en tant qu'antiviral ou stimulant pharmacocinétique (voir également « Effets d'autres médicaments sur le métabolisme de Ketoconazole Esteve »).

Bêtabloquants

Nadolol

Une ↑ des concentrations plasmatiques de nadolol a été observée

Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose de nadolol peut s'avérer nécessaire.

Inhibiteurs des canaux calciques

Félodipine

Nisoldipine

ASC : une ↑ a été observée

Cmax : une ↑ a été observée

Contre-indication en raison d'un risque accru d'œdème et d'insuffisance cardiaque congestive (voir rubrique Contre-indications).

Autres dihydropyridines Vérapamil

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de ces médicaments.

Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose des dihydropyridines et de vérapamil peut s'avérer nécessaire.

Médicaments cardiovasculaires,

divers autres médicaments

Ranolazine

Ranolazine :

ASC : ↑ 3,0 à 3,9 fois supérieure

Contre-indication en raison du risque d'événements cardiovasculaires graves, y compris la prolongation QT (voir rubrique Contre-indications).

Bosentan

Bosentan :

ASC : ↑ 2 fois supérieure

Cmax : ↑ 2 fois supérieure

Non recommandé en raison de la toxicité hépatique potentielle (voir rubrique Contre-indications).

Aliskirène

Aliskirène :

ASC : ↑ 1,8 fois supérieure

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose d'aliskirène peut s'avérer nécessaire.

Diurétiques

Éplérénone

Éplérénone :

ASC : ↑ 5,5 fois supérieure

Contre-indication en raison du risque accru d'hyperkaliémie et d'hypotension (voir rubrique Contre-indications).

Médicaments gastrointestinaux

Aprépitant

Aprépitant :

ASC : ↑ 5 fois supérieure

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose d'aprépitant peut s'avérer nécessaire.

Dompéridone

Dompéridone :

ASC : ↑ 3,0 fois supérieure

Cmax : ↑ 3,0 fois supérieure

Non recommandé en raison du risque accru de prolongation QT.

Naloxegol

Naloxegol

ASC : ↑ 12,9 fois supérieure

Cmax : ↑ 9,6 fois supérieure

Non recommandé

Immunosuppresseurs

Évérolimus

Sirolimus (rapamycine)

Évérolimus

ASC : ↑ 15,3 fois supérieure Cmax : ↑ 4,1 fois supérieure Sirolimus (rapamycine) :

ASC : ↑ 10,9 fois supérieure Cmax : ↑ 4,4 fois supérieure

Contre-indication en raison de la forte augmentation des concentrations de ces médicaments (voir rubrique Contre-indications).

Temsirolimus

Tacrolimus

Ciclosporine

Budésonide

Ciclésonide

Temsirolimus :

ASC : ↔

Cmax : ↔

Métabolite actif du ciclésonide :

ASC : ↑ 3.5 fois supérieure

Reste des médicaments

Une ↑ des concentrations plasmatiques de ces médicaments a été observée

Non recommandé sauf si nécessaire. Contrôle minutieux. L'adaptation de la dose de ces médicaments peut s'avérer nécessaire.

Médicament par domaine thérapeutique

Effet attendu sur les taux médicamenteux

Recommandation en matière de coadministration

Dexaméthasone, fluticasone, méthylprednisolone

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de ces médicaments

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de ces médicaments peut s'avérer nécessaire.

Médicaments hypolipidémiants

Lovastatine, simvastatine,

atorvastatine*

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de ces médicaments.

Contre-indication en raison d'un risque accru de la toxicité musculosquelettique, y compris la rhabdomyolyse (voir rubrique Contre-indications).

Médicaments des voies respiratoires

Salmétérol

Salmétérol

ASC : ↑ 15 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,4 fois supérieure

Non recommandé en raison d'un risque accru de prolongation QT.

Médicaments urologiques

Fésotérodine

Toltérodine

Solifénacine

Métabolite actif de la fésotérodine :

ASC : ↑ 2,3 fois supérieure

Cmax : ↑ 2,0 fois supérieure

Solifénacine

ASC : ↑ 3,0 fois supérieure  

Une ↑ des concentrations plasmatiques

de toltérodine a été observée

Non recommandé en raison d'un risque accru de prolongation QT. La fésotérodine et la solifénacine sont contre-indiquées chez les patients atteints d'insuffisance rénale (voir rubrique Contre-indications).

Inhibiteurs de la phosphodiestérase (PDE5)

Sildénafil

Tadalafil

Vardénafil

Tadalafil :

ASC : ↑ 4 fois supérieure

Cmax : ↑ 1,2 fois supérieure

Vardénafil

ASC : ↑ 10 fois supérieure

Cmax : ↑ 4 fois supérieure

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de sildénafil

Non recommandé en raison du risque accru d'effets indésirables.

Le vardénafil est contre-indiqué chez les hommes de plus de75 ans (voir rubrique Contre-indications).

Autres

Tolvaptan

Une ↑ des concentrations plasmatiques de tolvaptan a été observée

Contre-indication en raison d'une augmentation des concentrations plasmatiques (voir rubrique Contre-indications).

Mizolastine

Halofantrine

Potentielle ↑ des concentrations plasmatiques de ces médicaments.

Contre-indication en raison du risque d'effets cardiovasculaires graves, y compris la prolongation de QT (voir rubrique Contre-indications).

Colchicine

Une ↑ des concentrations plasmatiques de colchicine a été observée

Non recommandé en raison d'un

risque accru de la toxicité liée à la colchicine.

Contre-indication chez les patients atteints d'insuffisance rénale (voir

Médicament par domaine thérapeutique

Effet attendu sur les taux médicamenteux

Recommandation en matière de coadministration

rubrique Contre-indications).

Cinacalcet

Cinacalcet

ASC : ↑ 2 fois supérieure

Cmax : ↑ 2 fois supérieure

Contrôle minutieux.

L'adaptation de la dose de cinacalcet peut s'avérer nécessaire.

Ébastine

Une ↑ des concentrations plasmatiques d'ébastine a été observée

Non recommandé en raison d'un risque accru de prolongation QT.

* La rosuvastatine n'est pas un substrat du CYP 3A4. Le kétoconazole n'a produit aucun changement de la pharmacocinétique de la rosuvastatine ; il est donc peu probable que la co-administration du kétoconazole et de rosuvastatine augmente le risque de toxicité de la rosuvastatine. D'autres statines qui ne sont pas des substrats du CYP3A4 (pravastatine et fluvastatine) peuvent être co-administrées avec le kétoconazole.

Autres interactions

Des cas exceptionnels de réactions semblables à celles du disulfirame ont été rapportés lorsque le kétoconazole était co-administré avec de l'alcool, réactions caractérisées par des bouffées de chaleur, une éruption cutanée, un œdème périphérique, des nausées et des céphalées. Tous ces symptômes ont totalement disparu en quelques heures.

La co-administration du kétoconazole et de pasiréotide n'est pas recommandée dans la mesure où l'association des deux médicaments peut entraîner une prolongation de l'intervalle QT chez les patients atteints de troubles du rythme cardiaque connus.

Il n'y a aucune preuve d'interaction entre le kétoconazole et les autres inhibiteurs de la stéroïdogenèse (par exemple métyrapone).

Le traitement doit être initié et surveillé par des médecins spécialisés en endocrinologie ou en médecine interne et qui possèdent les équipements appropriés permettant de mesurer les réponses biochimiques, dans la mesure où la dose doit être adaptée aux besoins thérapeutiques du patient, en se basant sur la normalisation des taux de cortisol.

Posologie

Initiation

La dose recommandée pour les adultes et les adolescents lors de l'initiation du traitement est de 400 à 600 mg/jour pris par voie orale répartie en deux ou trois prises distinctes et cette dose peut être augmentée rapidement à 800 - 1 200 mg/jour répartis en deux ou trois prises distinctes.

Lors de l'initiation du traitement, le taux de cortisol libre urinaire doit être contrôlé à intervalles de quelques jours/semaines.

Adaptation de la posologie

La dose quotidienne de kétoconazole doit être adaptée périodiquement au cas par cas dans l'objectif de normaliser les taux de cortisol libre urinaire et/ou de cortisol plasmatique.

  • Une augmentation de la dose de 200 mg/jour tous les 7 à 28 jours peut être envisagée si les taux de cortisol libre urinaire et/ou de cortisol plasmatique sont supérieurs à la limite de la normale, dans la mesure où la dose est tolérée par le patient ;
  • Une dose d'entretien de 400 mg/jour à une dose maximale de 1 200 mg/jour peut être prise par voie orale en 2 ou 3 prises distinctes afin de rétablir les taux normaux de cortisol. Dans la plupart des publications, la dose d'entretien variait de 600 mg/jour à 800 mg/jour.
  • Lorsque la dose efficace de kétoconazole est établie, le contrôle des taux de cortisol libre urinaire et/ou de cortisol plasmatique peut être réalisé tous les 3 à 6 mois (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi) ;
  • Dans le cas d'une insuffisance surrénale et selon la sévérité de l'évènement, la dose de kétoconazole sera diminuée d'au moins 200 mg/jour ou le traitement sera temporairement arrêté et/ou associé à traitement glucocorticoïde jusqu'à la résolution de l'événement. Le kétoconazole peut être réintroduit plus tard, à une dose inférieure (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi) ;
  • Le traitement par le kétoconazole peut être arrêté brusquement sans nécessité d'une réduction progressive de la dose lorsqu'un changement de stratégie thérapeutique est envisagé (par ex. une chirurgie).

Contrôle de la fonction hépatique

Avant de commencer le traitement, il est obligatoire :

  • de doser les enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, gamma GT et phosphatase alcaline) et le taux de bilirubine
  • d'informer les patients du risque d'hépatotoxicité, y compris d'arrêter le traitement et de contacter immédiatement leur médecin s'ils se sentent mal ou si des symptômes apparaissent, comme l'anorexie, les nausées, les vomissements, la fatigue, la jaunisse, des douleurs abdominales ou des urines foncées. Si tel est le cas, le traitement doit être arrêté immédiatement et des analyses de la fonction hépatique doivent être réalisées.

En raison de l'hépatotoxicité connue du kétoconazole, le traitement ne sera pas initié chez les patients dont le taux d'enzymes hépatiques est au-dessus de 2 fois la limite supérieure de la normale (voir rubrique Contre-indications).

Pendant le traitement :

  • un suivi clinique étroit sera mis en place
  • les enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, gamma GT et phosphatase alcaline), ainsi que le taux de bilirubine seront mesurés à intervalles fréquents :
    • une fois par semaine pendant un mois, après l'initiation du traitement o puis, une fois par mois pendant 6 mois.
    • une fois par semaine pendant un mois chaque fois que la dose est augmentée.

En cas d'augmentation des enzymes hépatiques de moins de 3 fois la limite supérieure de la normale, un contrôle plus fréquent des bilans de la fonction hépatique sera réalisé et la dose quotidienne sera réduite d'au moins 200 mg.

En cas d'augmentation des enzymes hépatiques égale ou de plus de 3 fois la limite supérieure de la normale, le kétoconazole devra être arrêté immédiatement et ne devra pas être réintroduit en raison du risque de toxicité hépatique grave. Le kétoconazole devra être arrêté sans aucun délai si des symptômes cliniques d'hépatite surviennent.

En cas de traitement à long terme (plus de 6 mois) :

Bien que l'hépatotoxicité soit généralement observée lors de l'initiation du traitement et au cours des six premiers mois du traitement, le contrôle des enzymes hépatiques doit être pratiqué selon des critères médicaux. Par mesure de précaution, dans le cas d'une augmentation de la dose après les six premiers mois de traitement, le contrôle des enzymes hépatiques devra être répété à raison d'une fois par semaine pendant un mois.

Schéma posologique de la thérapie d'entretien

La thérapie d'entretien consécutive peut être administrée de deux manières différentes :

  • Par schéma « inhibition seule » : la posologie d'entretien du kétoconazole peut être poursuivie telle que décrite ci-dessus ;
  • Par schéma « inhibition-et-remplacement » : la dose d'entretien du kétoconazole sera ré-augmentée de 200 mg et associée à un traitement glucocorticoïde substitutif (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Populations spéciales

Patients âgés

Les données sur l'utilisation du kétoconazole chez les patients de plus de 65 ans sont limitées, mais aucune observation ne semble indiquer qu'une adaptation spécifique de la dose soit nécessaire chez ces patients (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance rénale

Bien que les données soient limitées, la pharmacocinétique du kétoconazole n'est pas significativement différente chez les patients atteints d'insuffisance rénale par rapport aux sujets sains et aucune adaptation spécifique de la dose n'est recommandée pour cette population.

Insuffisance hépatique

Le kétoconazole estcontre-indiqué chez les patients atteints d'insuffisance hépatique aiguë ou chronique (voir rubriques Contre-indications, Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Données de sécurité préclinique). Le traitement ne doit pas être initié chez les patients dont les concentrations des enzymes hépatiques dépassent une valeur égale à deux fois la limite supérieure de la normale.

Population pédiatrique

La sécurité et l'efficacité de Ketoconazole Esteve chez les enfants âgés de moins de 12 ans n'ont pas été établies. Les données actuellement disponibles sont décrites à la rubrique Effets indésirables, Propriétés pharmacodynamiques et Propriétés pharmacocinétiques, mais aucune recommandation sur la posologie ne peut être donnée.

Mode d'administration

Par voie orale.

Durée de conservation :

3 ans

Précautions particulières de conservation :

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.

Sans objet.

Il n'existe pas d'antidote connu au kétoconazole. La dose maximale qui a été utilisée pour le traitement des syndromes de Cushing est de 1 600 mg/jour.

Dans l'éventualité d'un surdosage accidentel, le traitement consiste en mesures de soutien. Dans la première heure consécutive à l'ingestion, un lavage gastrique peut être fait. Du charbon actif peut être donné si cela semble approprié.

Dans l'éventualité de signes indicateurs d'une insuffisance surrénale, outre les mesures générales visant à éliminer le médicament et réduire son absorption, une dose de 100 mg d'hydrocortisone doit être administrée immédiatement, conjointement à des perfusions de solutions salines et de glucose. Une surveillance étroite sera nécessaire : la pression artérielle et l'équilibre hydroélectrolytique seront contrôlés pendant quelques jours.

Classe pharmacothérapeutique : CORTICOSTÉROÏDES À USAGE SYSTÉMIQUE, Anticorticostéroïdes. Code ATC : H02CA03

Mécanisme d'action

Le kétoconazole est un inhibiteur de la stéroïdogenèse. Le kétoconazole est un dérivé de l'imidazole qui est un puissant inhibiteur de la synthèse du cortisol résultant de sa capacité à inhiber plusieurs enzymes cytochromes P450 dans les glandes surrénales. Le kétoconazole inhibe principalement l'activité de l'hydroxylase-17α, mais il inhibe également les étapes de la 11-hydroxylation et, à des doses plus élevées, l'enzyme de clivage de la chaîne latérale de cholestérol. Le kétoconazole est donc un inhibiteur de la synthèse du cortisol et de l'aldostérone. Le kétoconazole est également un puissant inhibiteur de la synthèse des androgènes, inhibant l'activité de la lyase C17-20 dans les glandes surrénales et également dans les cellules Leydig.

À part l'effet bloquant des glandes surrénales, le kétoconazole peut également avoir des effets directs sur les cellules tumorales corticotropes chez les patients atteints de la maladie de Cushing.

Efficacité et sécurité cliniques

L'efficacité et la sécurité du kétoconazole dans le traitement du syndrome de Cushing, toutes causes confondues, ont été décrites par le biais de plusieurs études rétrospectives publiées, d'examens de dossiers et d'études de cas. Le contrôle des taux de cortisol, sérique/plasmatique ou urinaire, a été utilisé pour évaluer l'efficacité du traitement en même temps que l'évaluation des symptômes cliniques du syndrome de Cushing. Plus de 800 patients ont été traités par kétoconazole sur une durée et selon des modalités de traitement variables. Environ 200 patients ont été traités pendant plus de 6 mois et certains d'entre eux ont été traités pendant plusieurs années.

Les taux de cortisol libre urinaire (CLU) ont été rapidement normalisés chez environ 50% des patients sous kétoconazole. Les taux de réponse variaient entre 43 et 80% selon les études et les critères pour définir une réponse. Environ 75% des patients ont atteint une diminution de plus de 50% des taux de CLU sous kétoconazole par rapport aux taux prétraitement.

Association de traitements

Le kétoconazole a été utilisé à la fois en monothérapie et en association avec d'autres médicaments, principalement avec la métyrapone, chez des patients atteints d'une maladie plus sévère, n'ayant pas totalement répondu à une seule substance active ou nécessitant une diminution de la dose d'au moins un des médicaments pour améliorer la tolérance. Le kétoconazole a également été utilisé avec d'autres traitements, tels que la chirurgie et la radiation de l'hypophyse. Dans l'ensemble, le kétoconazole s'est avéré être un médicament efficace pour normaliser les taux de cortisol, toutes causes du syndrome de Cushing confondues et, si toléré, le traitement par kétoconazole peut être poursuivi pendant longtemps.

Phénomène d'échappement

Chez environ 10 à 15% des patients traités par kétoconazole, on a observé un « phénomène d'échappement » qui renforce le besoin d'un suivi clinique et biochimique à long terme de ces patients. Si ce type de phénomène se manifeste, il se peut qu'une autre dose plus élevée soit nécessaire afin de maintenir les taux de cortisol dans les limites normales.

Utilisation dans la maladie de Cushing

Les données de 535 patients atteints de la maladie de Cushing et traités par kétoconazole, ainsi que 13 études de cas individuels, sont disponibles dans la littérature. Dans une étude rétrospective conduite dans plusieurs centres français, 200 patients atteints de la maladie de Cushing ont été suivis entre 1995 et 2012. Lors de la dernière consultation, 78 patients (49,3%) ont été contrôlés, 37 patients (23,4%) ont eu un contrôle partiel avec au moins 50% de diminution du CLU (sans normalisation) et 43 patients (27,2%) ont présenté des taux de CLU inchangés. Lors du dernier suivi, les signes cliniques s'étaient améliorés chez 74/134 patients (55,2%), l'hypertension chez 36/90 patients (40%), l'hypokaliémie chez 10/26 patients (38,4%) et le diabète sucré chez 23/39 patients (59%).

Utilisation dans le syndrome ectopique de l'hormone adénocorticotrope (ACTH)

Les données de 91 patients atteints du syndrome ectopique de l'ACTH et traités par kétoconazole ont été examinées ainsi que les études de 18 cas individuels. Dans une étude canadienne, parmi les 12 patients évaluables (sur 15), 10 ont montré une diminution des taux de cortisol libre urinaire mais seulement cinq ont présenté une guérison totale avec des doses de kétoconazole de 400 à 1 200 mg/jour. L'amélioration clinique de l'hypokaliémie, de l'alcalose métabolique, du diabète sucré et de l'hypertension s'est produite même en l'absence de réponse hormonale complète. 

Utilisation dans le syndrome de Cushing indépendant de l'ACTH

Les données de 17 patients avec tumeurs surrénaliennes et de 2 patients avec hyperplasie nodulaire surrénalienne primaire traités par le kétoconazole, sont disponibles dans la littérature ainsi que les études de 17 cas individuels de patients présentant des tumeurs bénignes ou malignes ou une hyperplasie nodulaire surrénalienne et 2 cas pédiatriques du syndrome de McCune Albright. Une amélioration des symptômes cliniques a été observée chez la plupart des patients après l'initiation du traitement. Cependant, chez les patients atteints d'un carcinome cortico surrénalien, l'amélioration de l'hypercortisolisme sous kétoconazole était limitée dans certains cas.

Population pédiatrique

Les données de 24 patients pédiatriques atteints du syndrome de Cushing endogène, traités par le kétoconazole sont disponibles dans la littérature ; 16 de ces patients avaient plus de 12 ans et 8 moins de 12 ans.

Le traitement par kétoconazole chez les patients pédiatriques a permis une normalisation des taux de cortisol libre urinaire et une amélioration clinique, y compris le recouvrement du taux de croissance et de la fonction gonadique, la normalisation de la pression sanguine, des caractéristiques du syndrome de Cushing et de la perte de poids, dans la plupart des cas. Les doses utilisées chez les adolescents de plus de 12 ans étaient analogues à celles utilisées chez les adultes atteints du syndrome de Cushing endogène.

Absorption

Le kétoconazole est une substance active dibasique faible qui a donc besoin d'acidité pour sa dissolution et son absorption. Des concentrations plasmatiques maximales moyennes d'environ 3,5 μg/ml sont atteintes en 1 ou 2 heures, suite à l'administration d'une seule dose de 200 mg prise pendant un repas.

La Cmax et l'AUC augmentent plus que proportionnellement avec la dose. À l'état d'équilibre, des concentrations maximales moyennes de 1,7 µg/ml à 15,6 µg/ml ont été rapportées pour des doses quotidiennes totales de 200 mg à 1 200 mg.

Distribution

In vitro, le taux de liaison aux protéines plasmatiques est d'environ 99% principalement à la fraction d'albumine. Le kétoconazole est largement distribué dans les tissus ; toutefois, seule une proportion négligeable de kétoconazole atteint le liquide céphalorachidien.

Biotransformation

Le kétoconazole est amplement métabolisé en un grand nombre de métabolites inactifs. Des études in vitro ont démontré que le CYP3A4 était l'enzyme principale impliquée dans le métabolisme du kétoconazole. Les principales voies métaboliques identifiées sont l'oxydation et la dégradation de l'imidazole et les cycles de pipérazine, la O-désalkylation oxydative et l'hydroxylation aromatique.

Le kétoconazole est un puissant inhibiteur du CYP3A4 et de la P-gp. Il n'a pas été démontré que le kétoconazole induisait son propre métabolisme.

Élimination

L'élimination du plasma est biphasique et a une demi-vie de 2 heures pendant les 10 premières heures et de 8 heures par la suite. La demi-vie du kétoconazole augmente en fonction de la dose et de la durée du traitement. À des doses > 400 mg/jour, des demi-vies de 3 à 10 heures ont été rapportées. Environ 13% de la dose est excrétée dans les urines, dont 2 à 4% sous forme de médicament inchangé. La principale voie d'excrétion est par la bile dans le tractus intestinal.

Population spéciale

Pédiatrie

En se basant sur des données limitées, les paramètres pharmacocinétiques (AUC, Cmax et demi-vie) du kétoconazole pour des doses de 5 à 10 mg/kg/jour, correspondant approximativement à des doses quotidiennes de 200 à 800 mg, sont similaires en pédiatrie et dans la population adulte.

Insuffisance rénale

La pharmacocinétique du kétoconazole n'est pas significativement différente chez les patients atteints d'insuffisance rénale par rapport aux sujets en bonne santé.

Patients âgés

Aucune évaluation officielle de l'effet de l'âge sur la pharmacocinétique de kétoconazole n'a été réalisée. Il n'y a pas de données qui semblent indiquer un besoin d'adaptation spécifique de la dose dans cette population.

Les données in vitro indiquent que le kétoconazole est un inhibiteur puissant des transporteurs OATP1B1, OATP1B3, OAT3, OCT1 et OCT2, et dans une moindre mesure des transporteurs OAT1 et BSEP. L'inhibition de ces différents transporteurs à des concentrations cliniquement significatives de kétoconazole ne peut pas être exclue.

Le kétoconazole a une influence modérée sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. Il faut avertir les patients du risque potentiel d'étourdissements et de somnolence (voir rubrique Effets indésirables) et leur conseiller de ne pas conduire de véhicules ni d'utiliser de machines si ces symptômes apparaissent.

Le profil toxicologique du kétoconazole a été établi à partir d'études à long terme menées sur des rats et des chiens.

Une fragilité des os et des jambes cassées ont été rapportées chez le rat mais n'ont pas été observées chez d'autres espèces.

Conformément à l'action pharmacologique du kétoconazole, des effets ont été observés sur les surrénales et les gonades du rat et du chien.

Des concentrations élevées d'enzymes hépatiques et des changements histologiques dans le foie, consistant en accumulation dose-dépendante de lipofuscine dans les hépatocytes, ont été rapportés chez le rat et chez le chien après une administration répétée de kétoconazole.

Des études électrophysiologiques ont démontré que le kétoconazole inhibe le composant rapidement actif du courant potassique à rectification retardée du cœur, prolonge la durée potentielle de l'action et peut prolonger l'intervalle QT. Toutefois, aucune modification de l'ECG n'a été enregistrée chez le chien à des doses quotidiennes maximales de 40 mg/kg administrées pendant 12 mois.

Le kétoconazole n'était pas génotoxique in vitro et in vivo. Toutefois, le potentiel génotoxique n'a pas été correctement déterminé pour le schéma posologique proposé dans le traitement du syndrome de Cushing endogène. Le kétoconazole n'est pas carcinogène.

Dans des études de reproduction, le kétoconazole a altéré la fertilité chez le mâle et la femelle. Des doses de 25 mg/kg et plus, chez le rat et le chien mâles, ont produit des anomalies des spermatozoïdes et ont réduit la fertilité chez le rat. Le kétoconazole à des doses maximales de 40 mg/kg n'a eu aucun effet sur la fertilité de la femelle du rat, tandis que des doses de 75 mg/kg et plus ont diminué le taux de grossesse et le nombre de sites d'implantation. Le kétoconazole à des doses de 80 et de 160 mg/kg a inhibé l'ovulation chez le rat immature. Le kétoconazole, à des doses de 40 mg/kg/jour et plus, a mis en évidence une embryotoxicité et une tératogénicité chez le rat et le lapin. Les effets tératogènes observés étaient principalement des anomalies squelettiques, y compris fente palatine, brachydactylie, ectrodactylie et syndactylie. Le traitement des jeunes rats pendant 30 jours à partir de 21 jours d'âge, a retardé le début de la puberté. Les effets sur la reproduction humaine ne peuvent être exclus.

Des études sur des femelles de rats gravides et chez des cobayes avec 3H-ketoconazole indiquent que le kétoconazole traverse le placenta.

Pas d'exigences particulières pour l'élimination.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

Liste I.
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement
Prescription réservée aux spécialistes et services Endocrinologie, Maladies Métaboliques et Médecine Interne.


Comprimé.

Rond biconvexe, de couleur blanc cassé à crème clair, de 10 mm de diamètre.

Plaquettes thermoformées en PVC/Alu de 10 comprimés

Emballages contenant 60 comprimés (6 plaquettes de 10 comprimés).

Chaque comprimé contient 200 mg de kétoconazole.

Excipient à effet notoire :

Chaque comprimé contient 19 mg de lactose (sous forme monohydratée).

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique Liste des excipients.

Amidon de maïs

Lactose monohydraté

Povidone

Cellulose microcristalline

Silice colloïdale

Stéarate de magnésium